Témoignages de bénévoles

Fanny Enjalran (professeur d'anglais, étés 2009, 2010, 2011, 2012, 2014)

Cliquez pour agrandir l'image    C'est une expérience si enrichissante, à tous points de vue, où chacun y trouvera ses sources de plaisir et gardera pour toujours en tête des moments uniques et hauts en couleur!
    L'adaptation au pays, au rythme, aux rites, (et au climat!!) se voit facilitée et accélérée par un accueil chaleureux et souriant, dû à une confiance gagnée au fil des ans par une collaboration franco-burkinabé très efficace. Tout a été organisé pour nous rendre le séjour agréable, depuis l'aspect purement matériel jusqu'à ces moments d'échanges culturels si captivants.
    Les cours de soutien offrent une perspective toute nouvelle de l'enseignement : la volonté des enfants, dont on constate très vite les difficultés sociales ou les problèmes de santé, des personnes handicapées, des adultes (parents d'élèves et enseignant volontaire) forcent l'admiration! J'ai été stupéfaite devant le sérieux, l'application, l'assiduité de certains élèves, pourtant bien démunis, et souffrant du manque d'équipement et des conditions difficiles de scolarisation. Cette expérience nous offre personnellement la possibilité d'enseigner autrement, dans des conditions bien différentes de celles que nous connaissons bien.
    J'ai adoré découvrir la culture des mossi, très riche en histoires et coutumes, échanger, dialoguer danser, jouer du djembé, chanter avec eux, et puis bien sûr, visiter le Burkina qui offre bien des variétés de paysage.
    Forcés d'être frappés par la misère et les innombrables obstacles auxquels la population est confrontée, on ne peut qu'admirer la force et la détermination des familles, des cultivateurs, commerçants et artisans locaux. Cela m'a fait toucher du doigt la valeur des choses, la valeur de l'eau, de la santé,.. : je pense qu'on ne revient pas indemne d'un séjour aussi peu banal ! Il en résulte tout naturellement une remise en question de notre propre société et on relativise tout à coup nos infimes et insignifiants petits problèmes! Mais devant l'exemple qui nous est donné d'observer, c'est l'envie de se battre et le désir de changer les choses qui prédominent.
    Quelques souvenirs ici livrés en vrac : l'accent anglais africain, la musique, les séances d'handi-sport spectaculaires, les cours sous "l'arbre", les dromadaires, les "mobylettes-poulets amphibiennes", les baobabs, la douche au seau, les baignades dans les cascades, la pirogue au coucher du soleil, les batiks, le bissap, les rires et sourires d'enfants, les danses, la générosité extrême, les marchés, les dispensaires, la conduite burkinabé, les enfants, les nuages, le mil, la pluie (!), les rencontres, le mooré et son laborieux apprentissage, la messe, les femmes si énigmatiques,.. et ces moments si privilégiés d'échanges, de fous rires et de discussions. J'y suis partie pour enseigner modestement l'anglais, j'ai au contraire bien plus appris!
    Je recommande ce séjour à tous ceux qui seraient en quête d'aventures, de surprises, d'enrichissement personnel et de dépaysement total qui ne donne qu'une envie, c'est de repartir !

Matthieu Riebel (professeur des écoles, étés 2011, 2012, 2013 et 2014)

Cliquez pour agrandir l'image    Un séjour en Afrique, au Burkina, ne laisse pas indifférent…
En relisant chacun des témoignages, je me dis que nous nous rejoignons tous sur un point : nous avons donné de notre temps évidemment, mais nous avons reçu beaucoup en échange.

Les premiers cadeaux sont ceux des enfants : leur accueil, leur envie, leurs jeux, leurs chants, leurs petites attentions, leurs sourires…
Il y a aussi tout ce qu'un pays comme le Burkina peut offrir : une culture à découvrir, des paysages inconnus, une autre façon de vivre au quotidien, des valeurs différentes des nôtres.
Bien entendu, un tel voyage comporte aussi de petites " galères " : le plaisir du " trou ", la douche au seau, l'enseignement sans matériel, les crevaisons en mobylette, les pluies diluviennes et envahissantes, mais cela devient très vite d'excellents souvenirs, voire des aventures inénarrables.

De plus, tout cela est largement compensé par les bons moments : les chants d'accueil, les week-ends avec leurs visites et leurs crevaisons (!), les discussions avec les étudiants et les enseignants burkinabés, la découverte de la messe en mooré, l'honneur d'être invité à un mariage, les réveils avec radio Bassy, les fous rires entre bénévoles, les parties de foot et les jeux avec les enfants, les balades en vélo, les marchés de Ziniaré, les récoltes d'insectes, les repas réussis et ratés aussi (!) et tant d'autres choses encore.

Enseigner dans un pays étranger est une expérience extraordinaire et une chance ; peu de choses sont transposables, c'est une évidence ! Cependant cela permet de relativiser nos tracas, de réfléchir à notre pratique et de voir notre métier d'une façon bien différente.

En quittant Ziniaré, beaucoup d'enfants m'avaient demandé " tu reviens l'année prochaine ? " ; je n'avais rien voulu promettre et je ne pensais pas revenir. Mais l'envie de retrouver une partie de ces sensations et de découvrir d'autres choses fait que je replonge avec envie dans cette aventure et que j'ai hâte que l'été débute !

Aurore Lavidalie (professeur de français, été 2014)

Cliquez pour agrandir l'imageSentir sous ses pieds la rosée du matin,
Frémir au contact d'une main,
Etre en extase devant une famille de cochons,
Rire du braiment de l'âne à perdre la raison,
Tomber amoureux du chant des oiseaux
Perchés dans des manguiers au cœur du marigot,
Ne pas avoir peur de gravir plus haut, encore plus haut,
Ne plus fermer à clé, détruire les portes, les fenêtres,
Laisser passer l'air, ne plus vouloir capturer, juste être,
Oublier le reflet, l'image, le miroir
Exister grâce à la considération d'autrui,
Ecouter la pluie offrir ses bienfaits aux cultures,
Etre subjugué devant un coucher de soleil en pleine nature,
Pleurer parce que contempler le ciel étoilé est jouissance,
Parce que dans chaque regard d'enfant c'est l'innocence,
Apprécier le silence après des éclats de rire en avalanche,
Embrasser la terre, la caresser, la goûter,
Découvrir des saveurs, des senteurs, des couleurs flânant au marché,
S'émerveiller de l'envie d'apprendre des enfants,
De leur concentration, de leur courage, de leur respect,
Partager des jeux importés ou inventés à leurs côtés,
Travailler au champ avec le sourire, faire connaissance avec les plantations :
Arachide, petit mil, pois de terre, haricot, sorgho,
Goûter leur raisin, le karité, les samsas de Maria,
Serrer des main par dizaine, répondre à l'appel « Nasaara »,
Etre conseillé par Cécile chez le couturier Abel,
Aller à la messe en Moré à l'aube pour admirer le père Félix,
Ecouter Claude-François, Cabrel et Bruel pour le plaisir d'Amadé,
Apprendre des jeux de cartes burkinabé en compagnie d'Issa et d'Issaka,
Apprendre à cuisiner le riz gras grâce à Soumaïla,
Apprendre à faire du bissap avec la famille d'Adama,
Apprendre à gérer sa peur en moto de nuit sur des pistes chaotiques,
Apprendre des « trucs » de scout grâce à JB,
Apprendre à danser, en tout cas à remuer, sur des rythmes endiablés,
Vivre en communauté, blancs et noirs mélangés.

Autant de souvenirs que de larmes versées lors du départ,
Difficile pour nous, pour eux de dire au revoir,
Mais espérer et croire que nos chemins se recroiseront,
Pour plus d'échanges, de partage, de richesse,  de simplicité, d'authenticité et d'émotions.

A Ziniaré, pour reprendre et modifier Baudelaire :
« Là, tout n'est que désordre et beauté,
Poésie, calme et volupté. »

Céline Combes (professeur d' EPS, étés 2007, 2009, 2010, 2011, 2012)

Cliquez pour agrandir l'image    Comment décrire une telle expérience si ce n'est en remerciant chaque protagoniste de cette superbe aventure.

Les élèves : ils arrivent de tous les côtés du stade. De larges sourires fendent leurs visages. L'intention de jouer pétille dans leurs yeux. C'est l'heure du cours d'EPS ! Ils attendent impatiemment les consignes, scrutent chaque démonstrations, engloutissent les conseils et progressent avec une grande rapidité. Ils rayonnent de leur soif d'apprendre et de jouer. Ils sont curieux, vifs, intéressés. Ils nous accompagnent toute la journée, viennent également le soir discuter.

Les amis, les parents d'élèves et tous ceux qui nous aident : chaque voyage est marqué par tant de belles rencontres, intenses et humaines. Il y a la joie de retrouver les amis de longue date, ceux dont la famille s'agrandit, ceux qui nous attendent les bras ouverts, ceux qui nous épaulent à chaque instant, ceux qui nous encouragent devant les difficultés, ceux avec qui l'on palabre des heures durant, ceux avec qui l'on danse et chante lors des soirées, ceux pour qui on verse une larme au moment du départ, … Il y a aussi tous ces inconnus qui nous aident systématiquement lors de nos terribles escapades touristiques. Le peuple burkinabé, un exemple de générosité !

Les garçons (Emma, Abdoulaye, Issa, Soumaïla) : ils sont les pierres angulaires de nos séjours, toujours présents, toujours à l'écoute, prêts à nous aider à tous moments. Grâce à eux nous perfectionnons notre Mooré mais également nos connaissances sur les coutumes burkinabées. Ils brillent de leur réussite scolaire et de leur gentillesse. Quatres mousquetaires rayonnants, véritables modèles pour tous les élèves parrainés !

Amadé : son rire éclabousse de joie nos journées. Il est l'institeur dont chacun de nous enfant à toujours rêvé d'avoir. Il participe activement à nos côtés à toutes les activités sans jamais rien demander. Un institeur et un homme hors du commun !

Esther et Gaby : ils m'ont permis de découvrir le monde des personnes handicapées et je ne les en remercierai jamais assez. Un duo toujours bienveillant et présent !

Les équipes de bénévoles : des gens ouverts, curieux et si généreux qui font que de chaque séjour des aventures inoubliables.

Lionel : merci pour tout ce que tu es et fais, merci !

Céline, engagée aux côtés d'« Ecole pour tous Ziniaré » depuis 2007, enseignante d'EPS, soutien scolaire en français, photographe-amateur

ECOLE POUR TOUS ZINIARE, une belle leçon d'humanité!

Cécile Sommier (professeur d' histoire-géographie, étés 2010 et 2014)

Cliquez pour agrandir l'image    Aller au Burkina, c'est changer de monde. C'est prendre en pleine face la misère mais c'est surtout faire la rencontre de personnes accueillantes, généreuses et intéressantes. C'est la découverte d'un autre mode de vie basé sur la solidarité et le système D. Ce voyage a été aussi l'occasion de confronter mes valeurs, mes façons de penser à celle de l'Autre, si différent et en même temps si proche. Enfin, c'est la découverte de paysages variés et surprenants.
    D' un point de vue professionnel, la rencontre avec les élèves burkinabés a été très enrichissante. En revanche, il était parfois délicat de faire des cours sans quasiment aucun support. Je garderai un souvenir très fort du cours que j'ai fait sur le rapport entre croissance démographique et pauvreté en Afrique. C'était un peu dur de devoir leur expliquer que c'est parce qu'ils sont pauvres, qu'ils vivent dans une famille de six ou sept enfants et que le pays n'est pas prêt de sortir de cette situation ! Les élèves sont très demandeurs et ont soif de savoirs.
    Je garde un souvenir touchant de ces élèves qui passaient du temps à lire un manuel d'histoire-géographie que j'avais apporté.
    Ce que je retiens de ce voyage, c'est que j'ai un peu donné mais beaucoup reçu.

Magali Chopot (professeur d'anglais, été 2010)

    J' ai passé trois semaines à Ziniaré en août 2010 en tant que bénévole de l'asso Ecole pour tous. Trois semaines qui m'ont laissé un souvenir impérissable… Un séjour au Burkina ne peut que marquer les esprits !
    Je suis partie là-bas avec deux objectifs : enseigner l'anglais et découvrir le Burkina et sa culture. Missions accomplies avec grand bonheur et choc culturel garanti !
    Nous sommes si proches géographiquement mais tellement différents. Quelques heures d'avion suffisent pour changer de monde. A l'arrivée et tout au long du séjour, deux sentiments s'alternent ou s'entremêlent : l'émerveillement et la stupeur.
    On s'émerveille des paysages, des sourires des gens, de leur grande générosité, leur patience, leur solidarité, leur simplicité, leur curiosité. On ne peut qu'admirer l'implication des élèves, leur détermination, leur motivation, leur persévérance malgré les obstacles.
    Mais on est forcé d'être frappés par la misère, les maigres moyens dans tous les domaines, le manque d'eau, les conditions dans lesquelles beaucoup vivent.
    Malgré tout, " il n'y a pas de problème " disent-ils là-bas avec un large sourire. Effectivement, jamais nous n'avons ressenti qu'il y avait un vrai problème tellement leur philosophie de vie est différente de celle de l'homme pressé occidental et tellement  l'accueil fut chaleureux. Là-bas, j'ai appris d'autres valeurs et j'ai porté un regard différent sur notre société au retour.
    J' y ai reçu bien plus que j'ai apporté. Les échanges que nous avons pu avoir avec les habitants de Ziniaré, avec les enfants à l'école et en-dehors, avec les parents d'élèves, sans oublier nos quatre étudiants préférés (Issa, Sum, Emma et Abdulaye) ainsi que les soirées passées à parler, rire et danser ont été d'un enrichissement personnel incroyable.
    J' encourage toute personne ayant soif d'ailleurs, de découverte et d'enrichissement à vivre cette aventure qui m'a laissé un merveilleux souvenir.

Eric Bes (professeur d'histoire-géographie, étés 2010 et 2015)

    Je suis parti au Burkina Faso avec Ecole Pour Tous Ziniaré pendant 15 jours au cours du mois d'août 2010, pour donner des cours de soutien. A tous points de vue, ça a été une très belle expérience.
    Les cours sont une occasion unique de découvrir le système éducatif d'un pays très différent de la France. Travailler dans les salles de classes qui sont celles des enseignants et des élèves tout au long de l'année, découvrir les conditions matérielles de la scolarisation au Burkina permet en un instant de prendre la mesure de la situation et de saisir tout l'intérêt du travail de l'association.
    Les élèves les plus jeunes sont extrèmement attachants. Les plus âgés d'entre eux, les lycéens, sont des jeunes gens très intéressants, qui portent un regard très juste sur le monde dans lequel ils vivent. La rencontre avec les élèves ne se limite pas aux heures de cours. On se promène très souvent en ville avec eux, pour aller au marché, rendre des visites... Ils viennent aussi très souvent nous voir dans la maison dans laquelle nous sommes installés. Ils apprécient la venue de 'nasaara' dans leur ville et savent le faire sentir par de nombreux gestes ou petits cadeaux toujours très touchants; ils ont autant que nous envie de cette rencontre.
    Le but du séjour est de donner des cours, mais il a aussi été l'occasion de découvrir le pays en le sillonnant. Le Burkina a de très beaux paysages, de très beaux endroits à offrir (souvenir émerveillé d'un weekend à Bobo et Banfora, dans le sud-ouest du pays, ou de la route vers Manega). Ceci dit, le plaisir de voyager au Burkina tient aussi aux relations avec les gens. C'est un pays incontestablement très accueillant. A l'égard des étrangers, les Burkinabés mettent leur fierté dans le sens de l'hospitalité, nous avons pu l'éprouver plusieurs fois de façon très concrète ! Et puis, si avons parfois un peu fait les touristes, nous avons surtout pu découvrir le pays aux côtés de ceux qui y vivent. C'est avec Soumaïla, Issa, Emma et Abdoulaye, les étudiants qui s'occupent de l'association sur place et avec qui nous avons passé beaucoup de temps et des moments très agréabes, que nous partions à la découverte du pays. Et cela change beaucoup de choses. Nous nous sentions peut-être un peu moins des touristes que des invités.
    En résumé, ce séjour a été l'occasion de faire quelque chose de modeste mais d'utile, et de découvrir un pays et une autre partie du monde d'une façon bien moins superficielle que la plupart des autres manières de voyager. C'est un des plus beaux voyages que j'ai fait.